Les Fables de Jean de La Fontaine
Deux (Les) Mulets
Deux Mulets cheminaient [[faisaient chemin ensemble]] ; l'un d'avoine chargé ;
L'autre portant l'argent de la gabelle. [[impôts sur le sel]]
Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,
N'eût voulu pour beaucoup [[même en étant payé très cher]] en être soulagé.
Il marchait d'un pas relevé, [[ en élevant haut le pied et fièrement]]
Et faisait sonner sa sonnette ;
Quand, l'ennemi se présentant,
Comme il en voulait à l'argent,
Sur le Mulet du fisc [[trésor public]] une troupe se jette,
Le saisit au frein, et l'arrête.
Le Mulet, en se défendant,
Se sent percé de coups, il gémit, il soupire :
Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis ?
Ce Mulet qui me suit du danger se retire ; [[se tire du danger]]
Et moi j'y tombe, et je péris.
Ami, lui dit son camarade,
Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi :
Si tu n'avais servi qu'un Meunier, comme moi,
Tu ne serais pas si malade.
(1) faisaient chemin ensemble
(2) Impôt sur le sel
(3)
(4)
(5) Trésor public
(6) se tire du danger