Les Fables de Jean de La Fontaine
Voleurs (Les) et l’Ane
Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient :
L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième Larron
Qui saisit Maître Aliboron.
L'Âne, c'est quelquefois une pauvre province :
Les Voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc , et le Hongrois.[[Il était question en 1661 que la Turquie déclare la guerre à l’Empire qui avait des prétentions sur la Hongrie et la Transylvanie]]
Au lieu de deux j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d'eux n'est souvent la province conquise [[Souvent, la province n'est conquise par aucun d'eux.]]:
Un quart [[quatrième : ici, l'Empereur qui annexe la Transylvanie (baudet de la fable) en 1699.]] Voleur survient, qui les accorde net [[à l'époque, le "t" final pouvait ne pas se prononcer]]
En se saisissant du Baudet.